La pratique des tours d’abandon : une solution historique à l’abandon des nourrissons

Les tours d’abandon, aussi connus sous le nom de « tour d’enfants », étaient des dispositifs utilisés principalement en Europe, du Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle. Ces installations permettaient aux parents de laisser anonymement leurs bébés qu’ils ne pouvaient pas ou ne voulaient pas élever, offrant ainsi une alternative sécurisée à l’abandon des enfants dans la rue. Généralement encastrées dans le mur d’une église ou d’un hospice, ces boîtes rotatives permettaient aux parents de placer le bébé à l’intérieur et de le faire tourner pour que l’enfant soit recueilli à l’intérieur du bâtiment.

Fonctionnement des tours d’abandon

Les tours d’abandon étaient conçus pour être simples et discrets. Leur mécanisme consistait en un cylindre rotatif ou une boîte pivotante encastrée dans un mur, souvent à proximité d’une église ou d’un hospice. Les parents pouvaient placer leur bébé dans cette boîte, la tourner, et ainsi transférer l’enfant à l’intérieur du bâtiment, où il serait pris en charge par des religieux ou des membres d’organisations caritatives. Cette méthode garantissait l’anonymat des parents et assurait la sécurité de l’enfant, en contraste avec l’abandon dans des lieux publics ou dangereux.

Raisons de l’abandon

Les raisons poussant les parents à utiliser ces dispositifs étaient variées. La pauvreté, la honte liée à la naissance d’enfants hors mariage, ou encore l’incapacité à subvenir aux besoins de l’enfant en étaient les causes principales. Les tours d’abandon offraient une solution pragmatique et humaine pour ces parents en détresse, tout en garantissant une prise en charge rapide et sûre des nourrissons.

Évolution et disparition

Avec le temps, la pratique des tours d’abandon a diminué. Plusieurs facteurs ont contribué à cette évolution, notamment l’amélioration des conditions économiques, l’augmentation des services sociaux, et la mise en place de nouvelles lois de protection de l’enfance. Au XIXe siècle, les tours d’abandon ont progressivement disparu, remplacés par des institutions plus modernes et des systèmes de prise en charge des enfants en difficulté.

Les boîtes à bébés modernes

Bien que les tours d’abandon historiques soient aujourd’hui presque disparus, des versions modernes existent encore sous le nom de « boîtes à bébés ». Ces dispositifs, présents dans certains pays comme l’Allemagne, la Suisse ou la Corée du Sud, permettent aux parents en détresse de laisser leur enfant de manière sécurisée et anonyme. Les boîtes à bébés sont souvent situées dans des hôpitaux ou des centres de secours, et sont équipées de capteurs pour alerter le personnel médical dès qu’un enfant y est placé.

Conclusion

Les tours d’abandon ont joué un rôle crucial dans l’histoire de la protection de l’enfance en offrant une solution sécurisée et anonyme aux parents désespérés. Bien que cette pratique soit largement obsolète aujourd’hui, son héritage perdure à travers les dispositifs modernes de boîtes à bébés, assurant la continuité d’une tradition de compassion et de protection des plus vulnérables.

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