Découverte de la téléportation quantique en laboratoire
La téléportation, souvent reléguée aux récits de science-fiction, a trouvé une place dans la réalité, mais d’une manière bien différente de ce que l’on pourrait imaginer. La téléportation quantique, un concept qui semble sorti tout droit de « Star Trek », a été réalisée en laboratoire avec des particules subatomiques, notamment des photons, des électrons et des ions.
Cette forme de téléportation ne concerne pas le déplacement physique d’objets d’un point à un autre, mais plutôt le transfert d’informations entre des états quantiques de particules. Ce processus repose sur l’intrication quantique, un phénomène par lequel deux particules deviennent si étroitement liées que l’état de l’une influe instantanément sur l’autre, peu importe la distance les séparant.
Le premier succès notable de téléportation quantique a été réalisé en 1997 par une équipe de physiciens incluant Anton Zeilinger, alors à l’Université d’Innsbruck en Autriche. Ils ont réussi à téléporter des états quantiques entre des photons sur une distance de quelques mètres. Depuis lors, la distance de téléportation quantique a été étendue, incluant des expériences où des informations ont été téléportées entre des îles, voire via des satellites en orbite terrestre.
En 2019, des scientifiques de l’Université de Yale ont téléporté l’état quantique d’un qubit électronique à un qubit photonique sur une distance d’un mètre, démontrant la possibilité de téléportation entre différentes formes de particules. Plus récemment, en 2022, une équipe sino-autrichienne a réussi à téléporter des états quantiques entre des stations terrestres et un satellite, battant le record de la plus longue distance pour une téléportation quantique.
Ces avancées ne signifient pas que la téléportation de matière ou de personnes sera possible bientôt, ou même jamais. La téléportation quantique se limite au transfert d’information et nécessite la destruction de l’état quantique original au point de départ. Cela soulève des questions fondamentales sur la nature de l’information et de la matière elle-même, tout en ouvrant des perspectives pour des technologies futures comme les réseaux de communication quantiques ultra-sécurisés et les ordinateurs quantiques.
Cette découverte, bien que limitée aux particules et à l’information, reste une prouesse scientifique qui continue de pousser les frontières de notre compréhension de l’univers à l’échelle la plus petite.
