De gangurru à kangourou : parcours d’un nom australien

Le mot « kangourou » incarne l’un des plus célèbres malentendus linguistiques issus des premiers contacts entre Européens et peuples autochtones. Selon une croyance répandue, lors de l’arrivée des explorateurs européens en Australie, ils interrogèrent les Aborigènes sur l’identité de l’étrange animal bondissant qu’ils observaient. La réponse entendue, « kangaroo », aurait été interprétée à tort comme le nom de l’animal. Cette anecdote prétend que « kangaroo » signifierait « Je ne comprends pas » dans une langue aborigène, symbolisant ainsi une communication confuse.

Cependant, cette version des faits relève du mythe. En vérité, le terme « kangaroo » dérive de « gangurru », le mot utilisé par le peuple Guugu Yimithirr du nord du Queensland pour désigner spécifiquement le grand kangourou gris. Cette origine a été documentée par le lieutenant James Cook et le naturaliste Joseph Banks qui ont tous deux joué un rôle clé dans les premiers enregistrements de la faune australienne lors de leur expédition de 1770.

L’exploration et la documentation par Cook et Banks marquent un moment crucial non seulement dans l’histoire naturelle mais aussi dans les interactions culturelles. Leur attention aux détails a permis de corriger un malentendu qui aurait pu transformer un mot du patrimoine culturel des Guugu Yimithirr en une anecdote erronée. Ainsi, l’étude approfondie des origines des mots et de leur véritable signification révèle non seulement des erreurs historiques mais enrichit aussi notre compréhension des cultures autochtones et de leur langue.

Ce récit montre l’importance de l’exactitude dans la transcription et la traduction des mots lors des premiers contacts entre différentes cultures. Il souligne également la richesse linguistique et culturelle des peuples indigènes, qui peut être facilement mal interprétée ou perdue sans une documentation attentive et respectueuse. En revisitant les mythes comme celui du « kangourou », nous apprenons plus sur notre passé commun et sur les complexités des rencontres interculturelles.

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