Le secret derrière l’expression « Aller au 7e ciel »

Un ciel éthéré et serein divisé en sept couches distinctes, avec la plus haute irradiant une lumière divine.
Illustration représentant les sept cieux, avec le 7e ciel illuminé par une lumière céleste, symbole de perfection spirituelle.

L’expression « aller au 7e ciel » est une métaphore bien ancrée dans la langue française, désignant un état de félicité ou de bonheur suprême. Elle trouve son origine dans des croyances religieuses et symboliques très anciennes, principalement issues des traditions juive, chrétienne et islamique. Le choix du chiffre 7, au cœur de cette expression, revêt une signification particulière. Pour comprendre pourquoi ce chiffre, et non un autre, a été retenu, il faut explorer la symbolique du chiffre 7 et sa relation avec les conceptions cosmologiques anciennes.

Origines religieuses et cosmologiques

Dans plusieurs traditions religieuses et cosmiques de l’Antiquité, le ciel est souvent représenté comme étant composé de plusieurs niveaux ou strates. Ces représentations étaient à la fois des métaphores spirituelles et des visions structurelles de l’univers.

  • Dans la tradition juive, les cieux sont parfois divisés en sept niveaux distincts, avec le septième étant le plus élevé et le plus sacré. C’est dans ce dernier que réside la Shekhina, la présence divine. Les écrits de la Kabbale, mais aussi certaines visions apocalyptiques du judaïsme, renforcent cette conception. Le 7e ciel représente ainsi l’endroit ultime où l’âme est en communion avec le divin.
  • Dans l’Islam, il existe également une conception des sept cieux. Le Coran mentionne à plusieurs reprises ces cieux superposés, avec le septième étant le sommet spirituel, un lieu de proximité absolue avec Allah. Le Prophète Mahomet aurait également effectué un voyage spirituel appelé « l’Isra et Mi’raj », où il s’est élevé à travers les sept cieux pour atteindre la présence de Dieu au septième et ultime niveau.
  • Dans la chrétienté, bien que la structure des cieux ne soit pas formellement divisée en sept strates dans la Bible, certains textes apocryphes et des interprétations mystiques ont aussi évoqué une hiérarchie céleste. Saint Paul, par exemple, fait référence à un voyage jusqu’au « troisième ciel » dans ses écrits, une notion qui serait plus tard étoffée dans d’autres traditions religieuses.

Ces divisions des cieux en plusieurs niveaux, avec un sommet spirituel situé au septième ciel, expliquent pourquoi ce chiffre est associé à l’idée de bonheur suprême.

Symbolique du chiffre 7

Le chiffre 7 détient une signification particulière dans de nombreuses cultures et traditions religieuses à travers le monde. Il est souvent associé à la perfection, à l’accomplissement, à l’harmonie et à la complétude.

  • Dans la Bible, le chiffre 7 revient régulièrement : la création du monde en sept jours, les sept sacrements, les sept péchés capitaux, les sept vertus, etc. Il symbolise l’achèvement de l’œuvre divine et un cycle complet de création.
  • Dans la numérologie traditionnelle, le chiffre 7 est souvent considéré comme un chiffre mystique, représentant à la fois l’introspection et la spiritualité. Les anciens astrologues grecs et babyloniens associaient le chiffre 7 aux sept corps célestes visibles à l’œil nu (le Soleil, la Lune, et les cinq planètes visibles), renforçant son lien avec les cieux.
  • Dans la tradition islamique, le chiffre 7 revient aussi de manière récurrente : sept tours autour de la Kaaba lors du pèlerinage (Hajj), sept cieux, sept versets dans la sourate Al-Fatiha (première sourate du Coran), etc.

Le 7e ciel : une métaphore de l’extase

De ce fait, l’expression « aller au 7e ciel » est devenue une image poétique pour décrire l’atteinte du bonheur ultime ou d’une grande extase. Le chiffre 7, dans ce contexte, évoque l’idée d’atteindre la perfection ou le sommet spirituel. De plus, cette expression a été vulgarisée au fil des siècles et utilisée pour décrire des états de bonheur intense, que ce soit dans des contextes religieux, spirituels, ou simplement dans la vie quotidienne.

Elle reflète aussi une ascension progressive : comme si chaque ciel représentait un niveau supérieur de bonheur ou de conscience, avec le septième étant le plus haut degré de félicité. C’est pourquoi, même dans un langage moderne, cette expression conserve son caractère symbolique et métaphorique puissant.

Pourquoi pas un autre chiffre ?

Le choix du chiffre 7 plutôt qu’un autre est donc profondément lié à son poids symbolique dans les traditions religieuses et ésotériques. Le chiffre 7 est perçu comme un chiffre de perfection et de divin, au contraire d’autres chiffres qui pourraient avoir des connotations différentes.

  • Le chiffre 3, par exemple, bien qu’associé à la Trinité dans le christianisme, n’évoque pas l’idée d’une plénitude aussi complète que le 7.
  • Le chiffre 9, autre chiffre important dans certaines traditions, n’a pas la même résonance spirituelle universelle que le 7, bien qu’il soit parfois utilisé dans d’autres contextes symboliques.

L’importance historique, religieuse et cosmologique du chiffre 7 a donc permis à l’expression « aller au 7e ciel » de traverser les époques et de s’imposer comme une métaphore intemporelle du bonheur ultime.

Conclusion

L’expression « aller au 7e ciel » s’appuie sur des croyances anciennes où les cieux étaient divisés en strates, le septième étant le plus élevé et le plus proche du divin. Le chiffre 7, porteur de nombreuses significations symboliques à travers l’histoire, est ainsi devenu le symbole de la perfection, de la complétude et de l’harmonie. Ce chiffre est universellement perçu comme celui qui exprime le mieux un état de félicité suprême, d’où son utilisation dans cette expression pour évoquer un bonheur inégalé.

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