Pourquoi la Suède a eu un 30 février en 1712 : explications
Le 30 février est une date qui semble impossible dans le contexte de nos calendriers actuels. Cependant, il a existé une seule fois dans l’histoire, en Suède, le 30 février 1712. Cet événement unique résulte d’une tentative ratée du pays de passer du calendrier julien au calendrier grégorien, une transition complexe qui a conduit à une année exceptionnellement longue avec un 29 et un 30 février. Cet article explore en détail les circonstances entourant cette anomalie calendaire et les implications pour l’histoire du temps.
Contexte historique : du calendrier julien au calendrier grégorien
Le calendrier julien, introduit par Jules César en 45 avant J.-C., était le calendrier en vigueur en Europe pendant plus de 16 siècles. Cependant, il avait un léger décalage avec l’année solaire réelle, accumulant une différence d’environ un jour tous les 128 ans. Pour corriger ce décalage, le pape Grégoire XIII a introduit le calendrier grégorien en 1582, qui a été adopté progressivement par les pays catholiques.
La Suède, à l’époque, utilisait encore le calendrier julien, mais en 1699, elle décida de passer au calendrier grégorien. Cependant, au lieu de sauter directement les 11 jours comme l’avaient fait d’autres pays, la Suède opta pour une approche progressive. Le plan initial était de supprimer les années bissextiles du calendrier julien sur une période de 40 ans, en commençant par l’année 1700.
Les complications de la transition
La mise en œuvre de ce plan ne se déroula pas comme prévu. En effet, après avoir omis le 29 février 1700, la Suède oublia de faire de même pour les années suivantes, ce qui créa une confusion. L’incohérence dans l’application des réformes calendaire entraîna un retour en arrière en 1711, lorsque la Suède décida d’abandonner cette transition progressive et de revenir au calendrier julien.
Pour réaligner le calendrier suédois avec celui des autres pays utilisant le calendrier julien, il fut décidé d’ajouter deux jours supplémentaires en février 1712, donnant ainsi un 29 février et un 30 février, une occurrence unique dans l’histoire.
La signification de l’année « tersextile »
L’année 1712 est donc qualifiée d’année « tersextile », un terme rare pour désigner une année où deux jours ont été ajoutés en février. Ce 30 février a permis à la Suède de retrouver son alignement avec le calendrier julien, avant de finalement adopter le calendrier grégorien en 1753, cette fois-ci en supprimant les 11 jours d’un seul coup.
Conclusion
Le 30 février 1712 reste un événement singulier dans l’histoire du temps. Cet exemple illustre non seulement les défis de la réforme calendaire mais aussi les conséquences inattendues que peuvent avoir des erreurs administratives dans des contextes aussi fondamentaux que la mesure du temps. Cet événement demeure une curiosité historique, rappelant que même les systèmes les plus rigides, comme le calendrier, sont susceptibles de modifications et d’anomalies.